Description

Jacques van Alphen
Un ouvrage à la fois pointu et pédagogique
Jacques van Alphen est un biologiste spécialisé en écologie évolutive qui a consacré une grande partie de sa vie professionnelle à l’étude du comportement des guêpes parasitoïdes, parentes éloignées des abeilles. En 2010, il est sollicité pour l’évaluation d’un projet de recherche sur le tristement célèbre Varroa destructor. Afin de mieux cerner les enjeux de ce projet basé sur l’insémination artificielle, il s’immerge longuement dans la littérature scientifique traitant de l’abeille mellifère, et se forme activement en apiculture.
Les paradoxes de cette discipline ne tardent pas à lui apparaître, ainsi que le décalage entre les connaissances récentes et la manière de conduire les élevages. À l’instar de Thomas Seeley, il prend conscience que nombre de pratiques apicoles vont à l’encontre du comportement naturel des abeilles…
Permettre aux abeilles de retrouver leur santé par elles-mêmes
Associant avec aisance les références historiques ou littéraires et une grande culture naturaliste, Jacques van Alphen rend accessible aux non-spécialistes les recherches qui ont permis de mieux comprendre le fonctionnement naturel des colonies d’abeilles.
Il nous éclaire en particulier sur le mode de reproduction spécifique de cette espèce qui joue un rôle clé dans sa capacité à résister aux maladies et aux parasites, une aptitude largement inhibée par les sélections apicoles. S’appuyant sur les acquis scientifiques contemporains, l’auteur propose des solutions pratiques pour rendre les abeilles durablement résilientes et les aider à se régénérer par elles-mêmes.
Une révolution apicole ?
Ce livre — déjà publié en néerlandais et en anglais — est aussi un livre engagé en faveur de l’abeille noire endémique, un plaidoyer pour son retour en grâce, que ce soit sous forme de populations vivant à l’état sauvage, ou au sein des élevages. Ce regard critique porté sur les dérives intensives dans l’exploitation des abeilles, et les solutions pratiques audacieuses proposées avec pédagogie par l’auteur, font de cet ouvrage un livre majeur du naturalisme militant, qui appelle à une vraie révolution apicole.
Au sommaire
- Introduction – Pourquoi ce livre ?
- Chapitre 1 – Du paléogène à notre ère postglaciaire
- Chapitre 2 – Le cycle annuel de la colonie
- Chapitre 3 – La répartition des tâches au sein d’une colonie
- Chapitre 4 – Un peuple sans dirigeants
- Chapitre 5 – La reine choisit le sexe de ses enfants
- Chapitre 6 – La rencontre des partenaires : où et quand ?
- Chapitre 7 – Pourquoi une reine s’accouple-t-elle avec autant de mâles ?
- Chapitre 8 – Le paradoxe du départ de la vieille reine
- Chapitre 9 – Sélection sexuelle : Le destin des faux bourdons
- Chapitre 10 – La course aux armements
- Chapitre 11 – Pourquoi tant de faux bourdons et si peu de reines ?
- Chapitre 12 – Le langage des abeilles : remuer et trembler
- Chapitre 13 – Le déménagement d’un essaim d’abeilles
- Chapitre 14 – Le logis idéal : ni trop petit, ni trop grand, bien isolé et bien situé
- Chapitre 15 – Qu’est-ce qui fait d’un arbre creux un nid idéal pour les abeilles ?
- Chapitre 16 – La vie des abeilles : lente ou rapide ?
- Chapitre 17 – Les abeilles mellifères dans la nature
- Chapitre 18 – Les abeilles mellifères : indigènes, sauvages, domestiquées ou simplement gardées ?
- Chapitre 19 – Ennemis d’Extrême-Orient (1) : le varroa
- Chapitre 20 – L’évolution de la résistance par la sélection naturelle
- Chapitre 21 – Varroa en Amérique du Sud
- Chapitre 22 – Sélection pour la résistance au varroa
- Chapitre 23 – Ennemis d’Extrême-Orient (2) : le frelon à pattes jaunes
- Chapitre 24 – L’automédication chez les abeilles mellifères
- Chapitre 25 – Abeilles noires et racisme
- Chapitre 26 – L’abeille mellifère en tant que concurrente des abeilles solitaires
- Chapitre 27 – Conservatoires
- Chapitre 28 – L’apiculture darwinienne
- Chapitre 29 – Enfin
rucher école Villa le Bosquet –
Ce livre est une source d’infos super complète sur l’histoire, la répartition et le mode de vie des abeilles, avec plein de photos créatives et bien faites.
J’ai déjà lu pas mal de bouquins sur l’apiculture et l’élevage des abeilles, mais peu m’ont vraiment aidé à mieux comprendre comment créer un habitat idéal pour les abeilles, ce que j’ai ensuite trouvé moi-même en m’inspirant des cavités naturelles des arbres.
J’aime particulièrement le chapitre 14 : «LE LOGIS IDÉAL : NI TROP PETIT, NI TROP GRAND,BIEN ISOLÉ ET BIEN SITUÉ», dans lequel l’auteur décrit un habitat optimal pour les abeilles, en s’appuyant sur les recherches de Thomas Seeley apiculteur et scientifique de renommée mondiale.
Dans ce chapitre, on apprend entre autres :
« En effet, les parois d’une cavité située dans un arbre sont beaucoup plus épaisses que celles d’une ruche et, de ce fait, isolent bien mieux la cavité du nid, de sorte que les abeilles sauvages consomment moins de miel en hiver pour maintenir la température constante que celles élevées dans une ruche….
Ainsi, la perte de chaleur dans une cavité d’arbre est facilement quatre à sept fois moindre que dans une ruche. La meilleure isolation due à l’épaisa seur des parois d’une cavité située dans un arbre permet également aux abeilles de limiter le temps passé à ventiler le nid pour le refroidir durant les chaudes journées d’été.»
À l’aide d’exemples tirés d’une cavité naturelle dans un arbre, on explique très clairement à quoi devrait ressembler un nid d’abeilles idéal.
Ça montre au lecteur que les abeilles placées par l’apiculteur dans une ruche industrielle ne bénéficient pas des mêmes avantages que dans la plupart des cavités de nidification créées par les pics, que les abeilles choisiraient elles-mêmes dans la nature. Ce n’est pas surprenant, car les ruches modernes sont moins axées sur le bien-être des abeilles et visent plutôt à faciliter le boulot de l’apiculteur en offrant un grand volume pour les grandes colonies et un rendement maximal en miel.
Les ruches commerciales, avec leurs cadres en bois et leurs parois minces de 24 mm, sont plutôt conçues pour répondre aux besoins économiques et pratiques des apiculteurs professionnels. Même la ruche Warré, à l’origine écologique, a été adaptée au fil du temps par des apiculteurs commerciaux pour faciliter le travail, perdant ainsi de nombreuses caractéristiques de la « ruche populaire » originale de l’abbé Warré.
Le professeur Thomas Seeley nous a confirmé dans une interview vidéo sur notre chaîne YouTube que même la ruche familiale Warré actuelle n’est pas assez bien équipée pour faire face aux effets du climat.
Ce livre de Jaques van Alphen est donc une aide précieuse pour apprendre des abeilles et mieux les écouter afin de se rapprocher encore un peu plus de l’objectif de créer des habitations adaptées aux abeilles, ce qui devient de plus en plus nécessaire à l’ère du changement climatique.
Thierry Masson –
Je viens de le recevoir, les premières lectures sont super. Le chapitre sur l’habitat idéal des abeilles (le tronc d’arbre) confirme et argumente qu’il est nécessaire de revoir nos modèles de ruches conventionnelles. Merci
Laurence Virgille –
Je viens de terminer la lecture ! Merci pour ces précieux éclairages 🙏
Petite apicultrice –
Le chapitre sur le frère Adam, il est bijou. La Buckfast, c’est vraiment une arnaque qui a fait long feu 😂 Dire qu’il y a encore des gens pour se ruiner tous les ans en reines F0… C’est incroyable comme la sélection artificielle essaie de priver les apiculteurs de leur indépendance. Chez moi, il y a quand même pas mal de pros qui sont revenus à la sélection massage: je divise ce qui reste rustique et productif, c’est déjà un bon pas. La sélection massale évidemment. Même si on serait pas contre un peu de détente…
Bernard Bertrand –
C’est un beau travail éditorial, bravo à toute l’équipe pour ce premier livre réussi !
Marie-Noëlle Jalabert –
Bonjour, j’ai fini le livre et j’ai appris plein de choses ! Ce livre est un régal d’instruction, avec les dernières recherches sur les abeilles mellifères.
C’est une vision qui devrait être diffusée dans tous les ruchers-école et même ( et surtout !) dans les lycées agricoles. Merci encore pour ce travail et surtout continuez à éditer !
Jeanne Durand –
Hâte de le recevoir !